La peur au ventre

Sylvie Mireault, naturopathe-herboriste

 

On tentera dans cet article d’établir le lien étroit entre nos émotions et notre santé tant psychique que physique, plus spécifiquement une émotion qui nous connaissons tous : la peur…

La peur est tout à fait nécessaire pour nous protéger de dangers réels. Toutefois, on peut craindre la solitude, la maladie, la pauvreté, l’opinion des autres, et même de mourir plein d’insatisfaction et de regrets. On peut aussi refouler une peur profonde, venant de la tendre enfance. Des attitudes néfastes inconscientes peuvent parfois entraver le bon fonctionnement de nos reins, sièges de la peur selon plusieurs traditions… Lorsqu’on a senti de l’irritation face à des personnes qui envahissaient notre intimité, on a peut-être connu le désagrément d’une infection urinaire. On sait que les animaux marquent leur territoire avec de l’urine, le nôtre est bel et bien physique, mais aussi psychologique. Lorsque les reins s’affaiblissent ou sont endommagés, il peut s’agir d’une peur inexprimée ou même que la personne ne s’avoue pas à elle-même.  La personne souffrant de problèmes de côlon peut avoir retenu beaucoup de frustrations et de craintes. Elle tente de contrôler son environnement sans pouvoir lâcher prise …

Le cri d’Edvard Munch

Beaucoup de personnes vivent dans la peur, à un tel point qu’elles ne vivent pratiquement plus. Des sages de toutes les époques nous recommandent au contraire le risque, l’aventure et d’affronter l’inconnu. En cherchant sans cesse la sécurité d’une vie bien rangée, demandons-nous si la peur ne nous met pas à l’abri de notre propre vie, nous empêchant d’aller de l’avant.

Si en dépit de la peur, qui restera bien présente, on ose tout de même affronter bravement nos craintes, alors la peur ne nous dominera plus !  Il s’agit dans un premier temps de l’observer. Elle commencera à apparaître si on prend le temps de se recueillir, en silence. En mettant nos peurs en lumière, en les observants dans leurs moindres détails, il devient possible de les abandonner délibérément et de gagner en maturité…

On peut pratiquer cette introspection le soir dans le noir, 40 minutes ou plus pendant un mois, on tentera de suivre le courant de nos peurs, en remontant aussi loin que possible dans le temps. On peut aussi choisir d’autres techniques, comme de prendre le temps de se sentir totalement vivant, afin de vivre pleinement le moment présent, sans craintes.

Les huiles essentielles peuvent faire remonter des souvenirs lointains et nous aider à surmonter nos peurs et divers troubles de santé, en voici quelques exemples :

Le Basilic exotique : apaise les troubles digestifs, les ballonnements et la constipation. Antispasmodique puissant contre les coliques néphrétiques, hépatique et intestinale, c’est aussi une grande H.E. anti-peur avec le Néroli, une merveilleuse équilibrante du système nerveux.

La Menthe poivrée : antispasmodique soulageant les douleurs de l’estomac et du côlon, est un anti-inflammatoire urinaire et intestinal. Elle nous aide aussi à surmonter les peurs face à des situations inconnues. De même, du point de vue psychique, le Laurier noble nous aide à surmonter le trac et la timidité.

On peut faire des mélanges en les diluant dans une cuillerée à thé d’huile végétale :

Contre les états d’anxiété : 2 gouttes de Bergamote, 1 goutte de Cèdre (bois), 2 gouttes de Néroli. Masser le point de l’anxiété, situé devant le pavillon de l’oreille, point que l’on sent bien lorsque l’on ouvre et ferme la bouche.

Contre les peurs : 1 goutte de chacune de ces HE : Encens ou Oliban, Laurier noble, Lavande vraie : masser de manière circulaire, le point anti-peur situé juste au-dessous du sternum.

Encens, Boswellia carterii

On pourra aussi utiliser à profit les essences florales du Dr Bach :

Scleranthus (alène) : en cas d’hésitation et d’indécision

Mimulus (muscade) : pour toutes les peurs spécifiques

Aspen (tremble) : pour l’anxiété et les peurs de source inconnue

Larch (mélèze) : pour le sentiment d’incapacité et la peur de l’échec

Choisir les essences appropriées à notre condition. Remplir d’eau minérale, un flacon avec une pipette compte-goutte de 30 ml. Ajouter 2 c. à café de cognac ou de vinaigre de cidre, puis 2 gouttes de chaque essence. Prendre 4 gouttes de ce mélange, sur la langue, 4 fois par jour ou plus.   

Alors, on se dégèle un peu en ce mois de mars, laissant monter en nous le désir de vivre pleinement sans le fardeau des craintes inutiles. Le progrès se fera lentement mais surement, avec l’assurance d’avoir les « reins solides ». On gagnera alors en vitalité et en sérénité !

@ L’Académie HerbHoliste 2024