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Décembre, temps de réjouissances
Sylvie Mireault, naturopathe-herboriste
En décembre, on fête depuis des millénaires le jour le plus court de l’année, soit le solstice d’hiver ou Yule (21 décembre), une fête scandinave annonçant le retour de la lumière. Les Romains fêtaient les Saturnales du 17 au 24 décembre et le 25 décembre la fête du « dies natalis solis invicti », soit le « jour de naissance du soleil invaincu », lorsque les anciens pouvaient percevoir un premier allongement des journées. On offrait des cadeaux et décorait les maisons avec des branches de conifères, comme le Cyprès toujours vert (Cupressus sempervirens). Les Celtes décoraient déjà les maisons avec du sapin pendant les fêtes du solstice d’hiver. Le choix du 25 décembre comme fête de la nativité de Jésus serait attribué à l’empereur romain Constantin, qui, au IVe siècle, voulut christianiser cette fête païenne. Ce n’est qu’au XIIe siècle que la tradition du sapin est réapparue en Europe, plus précisément en Alsace.
Peu importe nos croyances, on aime encore mettre des décorations lumineuses pendant cette période sombre de l’année et fêter entre parents et connaissances, pour leur exprimer notre amour, mais aussi pour bien profiter des festins du temps des fêtes, avec une abondance de nourritures souvent très riches en protéines animales et en sucreries. Il nous faudra ensuite revenir à une alimentation plus équilibrée pour conserver notre énergie et notre santé pendant ce début de période froide. Pour se faire, on peut par exemple, revisiter le Nouveau Guide Alimentaire Canadien, qui recommande de manger en écoutant nos signaux de faim et de satiété.
Remarquez que la moitié de l’assiette se compose de légumes et de fruits, et l’autre moitié d’aliments de grains entiers, avec une préférence pour les protéines végétales (ex. : haricots, lentilles, tofu, noix, graines, etc.), qui contiennent plus de fibres et moins de gras saturés que les protéines animales… On n’y donne plus aux produits laitiers et à la viande la place prépondérante qui était réclamée par les lobbyistes de l’industrie agro-alimentaire : on les classe simplement comme faisant partie des aliments protéinés. Les jus de fruits ne sont plus considérés comme équivalant à une portion de fruit; les nutritionnistes répètent d’ailleurs leur effet néfaste sur la digestion après les repas. Ce guide insiste aussi sur la consommation d’eau pour remplacer les jus de fruits et les boissons. On recommande aussi de cuisiner des aliments naturels et de limiter l’achat d’aliments transformés.
En naturopathie, on parle de plus de l’important équilibre entre aliments alcalinisants et acidifiants, un aspect fondamental pour le maintien de la santé, même si ce concept ne concerne pas la valeur nutritive de ces aliments.
Les aliments alcalinisants, souvent en carence dans notre alimentation, sont :
Les légumes : pomme de terre, légumes verts, légumes colorés, courges…
Le mais, (les céréales complètes sont peu acidifiantes)
Les protéines : lait, lait de soja, jaune d’œuf, beurre frais, fromage blanc bien égoutté
Les fruits : secs (dattes, figues…), la banane, l’avocat, l’olive noire (dans l’huile)
Les huiles pressées à froid, les amandes, les noix du Brésil, les châtaignes
L’eau pure, tisanes riches en minéraux alcalins (calcium, magnésium, fer, potassium, sodium,) chicorée, framboisier, ortie, pissenlit, trèfle rouge…
Les aliments très acidifiants sont :
Les noix de pacane, cacahuètes, noisettes, pistaches, graines de tournesol
Le millet, le riz et les pains blancs, le couscous, les céréales et desserts sucrées, le sucre blanc
Le lait au chocolat, beurre cuit, kéfir, fromages vieux et très gras, parmesan
Les viandes rouges, les poissons gras, les crustacés
Les grains de soya, pois chiches, haricots rouges
Les petits fruits : mûres, fraises, cassis, argousier…, agrumes (sauf la clémentine), ananas, kiwis
Les aliments vinaigrés : ketchup, cornichons… Les margarines hydrogénées, les huiles cuites
Les eaux gazéifiées, colas, café, thé noir, chocolat, sirops, jus de tomate, vin, alcool fort
L’acidification du terrain peut engendrer de très nombreux problèmes de santé : fatigue, irritabilité, insomnie, état dépressif, hypotension, hypoglycémie, hyperthyroïdie, infections récidivantes des voies respiratoires ou urinaires, décalcification, douleurs articulaires… L’élimination progressive des acides dans les tissus organiques se fait en augmentant l’apport d’aliments alcalins, des activités physiques modérées, la prise de minéraux basiques, de revitalisants alcalins comme la chlorophylle, la spiruline et le ginseng, des plantes médicinales diurétiques et sudorifiques.
Certaines catégories d’aliments se retrouvent trop souvent ou trop rarement sur la table.
Voici à titre d’exemple, quelques troubles qui peuvent en découler à long terme :
Fruits : en excès : hypotension, hyperthyroïdie, caries…
/ en insuffisance : carences vitaminiques, constipation
Légumes : en excès : ballonnements, diarrhées…
/ en insuffisance : carences vitaminiques et minérales
Céréales : en excès : fermentation, obésité, diabète…
/ en insuffisance : fatigue, amaigrissement, frilosité
Protéines animales : en excès : hypertension, hyperuricémie…
/ en insuffisance : carence en vitamines B12 et D3
En cette période où l’hiver s’installe, nous promettant de magnifiques paysages de neige et le retour de la lumière, nous commençons de nouvelles occupations intérieures, dont la préparation de bons plats réconfortants pour nos proches.
Les aliments énergétiques nous réchauffent : l’hiver est un temps idéal pour préparer des potages, tourtes, ragoûts avec des légumes racines, des noix, des châtaignes, des légumineuses, des céréales entières…
Si on opte pour la traditionnelle dinde du temps des fêtes, il est intéressant de noter qu’elle est une excellente source de tryptophane. Cet acide aminé essentiel est utilisé en supplément (provenant d’une plante) pour combattre les états dépressifs. On accompagnera cette viande blanche de légumes très alcalins, comme la pomme de terre et des légumes très colorés. La salade chaude serait un choix original, par exemple, à partir de choux de Bruxelles émincés et de quartiers de pommes.
Tant qu’à la fameuse bûche, elle faisait partie de très anciennes célébrations païennes : on faisait brûler une bûche provenant d’un arbre fruitier, comme symbole d’abondance, pour assurer de bonnes récoltes durant l’année à venir. La génoise en forme de bûche serait apparue vers 1870.
Un repas de Noël végétarien pourrait se composer de salade d’endive, cresson, clémentine et fenouil, suivi de terrine de brocolis, poireaux et potiron et d’une roulade au cheddar et champignons, puis de légumes d’hiver rôtis, en terminant par des poires pochées à la vanille arrosées d’une sauce au chocolat. Suivra une vivifiante tisane de sapin et de cèdre blanc…
Quelques astuces peuvent nous permettre de mieux digérer les repas copieux des fêtes. Pour préparer notre estomac, on peut par exemple, ne manger que de la soupe la veille d’une fête. Avant le festin, les capsules de probiotiques et d’enzymes digestives aideront à préparer la digestion. On suggère de manger un peu de fromage ou autre matière grasse, des olives ou des cachous, par exemple, avant de prendre le premier verre d’alcool. Les fines herbes fraîches comme le basilic, le persil, la coriandre allègeront le repas. Enfin, on évitera de remanger dans la soirée pour ne pas recommencer le cycle possiblement laborieux de la digestion…
Mais surtout prenons soin de nous et de nos proches !
Joyeuses, chaleureuses et lumineuses fêtes de fin d’année !
@ L’Académie HerbHoliste 2023
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