La sérotonine et la santé
Sylvie Mireault, naturopathe-herboriste
Produit principalement dans les lobes occipitaux du cerveau et associée aux ondes delta, la sérotonine nous met en contact avec notre joie de vivre. La dominance de ce neurotransmetteur procure une grande réceptivité aux stimuli sensoriels. Ce bio-tempérament, parfois impulsif mais toujours stimulé par la nouveauté et le changement, agit sur le champ, passant aisément d’une tâche à une autre, en innovant sa manière de faire sans craindre l’échec. Optimiste et jovial, il chérit sa liberté et les occasions de prendre du bon temps. Bien qu’il connaisse beaucoup de gens, son besoin d’indépendance peut freiner l’établissement de liens plus profonds. Doué pour les métiers exigeant une bonne coordination motrice, notamment des yeux et des mains, ce bio-type regroupe les athlètes, les pilotes d’avion, les conducteurs d’ambulance, les travailleurs du bâtiment, les coiffeurs, les peintres, les photographes…
L’excès de sérotonine rend l’individu très nerveux, distrait, hésitant, vulnérable à la critique et paniqué à l’idée de déplaire. La tristesse et la colère le submerge. Un épuisement des réserves de ce neurotransmetteur peut se produire après une émotion forte ou un manque de sommeil. La nuit, la sérotonine permet au cerveau de se régénérer et de se rééquilibrer. Si les ondes cérébrales ne sont pas synchronisées, les hémisphères droit et gauche se déséquilibrent, entravant la possibilité d’un sommeil réparateur…
Millepertuis / Hypericum perforatum
Chez une nature de type sérotonine, les premiers signes d’une dégradation de la santé sont liés à une déconnexion entre le corps et l’esprit. Les difficultés de respirer, une douleur à la poitrine, une transpiration excessive, les insomnies et le repli sur soi vous exhorteront à demander l’aide d’un médecin. Le désintérêt pour tout − et pour tout le monde − indique un signe de dépression.
Pour le Dr Éric Braverman, le fait de bien évaluer le fonctionnement du cerveau par le BEAM (« Brain Electrical Activity Map») lui permet de mieux cibler la médication : il remplace, par exemple, le somnifère (zolpidem) et l’anxiolytique (alprazolam), efficaces pour une nature GABA, par de la trazodone et de la paroxétine, plus actifs chez une nature « sérotonine ». Le traitement individualisé inclut de plus des principes diététiques, des suppléments et des modifications du mode de vie…
En naturothérapie, on facilitera en premier lieu le rétablissement d’un niveau idéal de sérotonine, notamment en augmentant l’apport de l’acide aminé précurseur de la sérotonine, soit le tryptophane, que l’on retrouve dans la dinde, le germe de blé, les algues, les graines de citrouille, l’avocat, le fromage cottage, les champignons. Le 5-hydrotryptophane (5-HTP), extrait du Griffonia simplicifolia, augmente la résistance au stress, favorise le sommeil, diminue le besoin de sucre et les états dépressifs. Les vitamines du groupe B ramèneront la bonne humeur : la riboflavine (B2) optimise le fonctionnement de la monoamine oxydase A (MAO), importante pour maintenir la stabilité émotionnelle. La vitamine B6, surnommée « la gardienne des rêves », s’avère nécessaire à la synthèse de la sérotonine. La niacinamide (B3) augmente l’apport de nutriments au cerveau, traite la dépression et l’alcoolisme.
Griffonia simplicifolia
Le millepertuis (Hypericum perforatum) stimule la production de sérotonine, améliorant ainsi la mémoire visuelle et le temps de réaction, en plus d’apporter une sensation de bien-être. Les effets antidépresseurs de la plante s’expliquent par une inhibition des enzymes de la monoamine-oxydase, privilégiant l’action de l’hypéricine. Les huiles de poisson soignent les troubles de l’humeur et le vague à l’âme. D’autres suppléments activent aussi la sérotonine, tels que la mélatonine, la méthionine, le calcium, le magnésium, le zinc et la passiflore, aux effets sédatifs et anxiolytiques…
Par contre, les pesticides − et certains produits chimiques présents dans les plastiques − sont très néfastes à la production de sérotonine. Les dommages sur les neurones peuvent nous rendre incapables de se reposer et de récupérer, aussi il est recommandé de laver soigneusement fruits et légumes. Éviter les poissons susceptibles de contenir du mercure (thon, espadon, daurade) …
Mangez plutôt des poissons sauvages et buvez de l’eau filtrée pour éliminer les PCB, classés parmi les polluants organiques persistants par le Centre International de Recherche sur le Cancer.
La pratique régulière de sports et d’exercices d’endurance régénère également le cerveau…
De même, la méditation par le chant procure à la fois énergie et repos, un état d’éveil et de détente. Il s’agit de s’étendre au sol, les yeux fermés, de faire quelques respirations conscientes, lentes et profondes, de fredonner un son ou un mantra pendant 5 minutes, puis de terminer en s’étirant lentement avant de se relever…
N’est-il pas rassurant de constater notre grand pouvoir de guérison, en appliquant quelque temps ces différentes thérapeutiques, sans négliger l’aide de professionnels de la santé au besoin ?
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