Les remèdes d’Hildegarde de Bingen

Sylvie Mireault, naturopathe-herboriste

« Les êtres vivants, les animaux, les oiseaux, les poissons, les plantes et les arbres fruitiers, recèlent d’extraordinaires ressources dont aucun homme n’a idée si elles ne lui ont pas été révélées par Dieu. » écrivait Sainte Hildegarde, dans son « Liber divinarum operum » (Livre des œuvres divines), remplit de sagesse visionnaire. Cette abbesse ayant vécu au XIIe siècle, on s’étonne encore de l’actualité de bon nombre de ses remèdes et recettes, nous provenant de 2 livres : « Physica » et « Causae et curae » (Les causes et les remèdes). On peut retrouver un écho de son inspiration en écoutant la paisible et vibrante musique de cette excellente compositrice. Hildegarde soignait aussi bien l’âme que le corps, avant tout par l’écoute de sa voix intérieure…

À cette époque, en Europe, la seule médecine pratiquée provenait de la médecine monastique. Les plantes médicinales, les légumes et les fruits étaient cultivés dans le jardin du monastère et utilisés comme médicaments ou aliments thérapeutiques. Voici quelques plantes fétiches du jardin d’Hildegarde, avec un exemple d’utilisation :

Le Persil : dont Hildegarde se servait comme ingrédient de base pour le célèbre vin cordial, traitant les problèmes cardiovasculaires, ou encore le vin au persil et miel pour drainer les reins.

Le Serpolet : Hildegarde préparait des biscuits au serpolet pour accroître la vitalité.

Le Galanga : était conseillé par la sainte pour traiter entre autres les troubles de la ménopause…

L’Épeautre : particulièrement affectionné par Hildegarde, l’épeautre servait dans la fabrication d’une bière facilitant la digestion ou comme boisson apaisante pour contrer le stress.

Le Fenouil : entre dans la composition de plusieurs recettes pour traiter les problèmes digestifs ; son électuaire de poire et fenouil soulageait les douleurs abdominales.

Parce que les gemmes avaient pour elle la capacité de capter et de transmettre les vibrations énergétiques subtiles, Sainte Hildegarde les préconisait pour démarrer le processus de guérison. Voici des exemples d’emploi :

Le collier d’Améthyste : pour se prémunir contre l’angoisse…
Le pendentif d’Émeraude : pour soulager les migraines…
L’Élixir de Cristal de roche : pour les dysfonctionnements de la thyroïde et la tachycardie.
Le bracelet de Calcédoine : pour calmer la colère, la mélancolie et les frustrations.
La bague de Sardonyx : pour faciliter la guérison d’une grippe virale…

Fenouil

Hildegarde de Bingen préparait des remèdes sous diverses formes : infusions, décoctions, macérations, baumes, poudres… et différents supports, tels que le vin, l’huile, le vinaigre, dont :

L’infusion d’Absinthe : pour contrer les épuisements…
Les macérations huileuses d’Olive rosat pour soulager les crampes et les douleurs rhumatismales.
Le vin d’Or pour contrer les allergies et les gastrites…
Le baume à l’Iris versicolore pour traiter l’acné.
La cure d’automne à la compote de Coings pour évacuer les toxines.

Des effluves du sauna de châtaigne, au bain à l’écorce de peuplier, en passant par des délices culinaires thérapeutiques ; nous pouvons encore nous émerveiller de cette médecine si connectée à la nature et si joliment inspirée.

Et pour se remplir à la fois d’énergie et de sérénité, voici, sa recette de biscuits de la joie : Mélanger 100g d’un corps gras avec 100g de sucre et 2 jaunes d’œufs. Ajoutez 6g de cannelle, 6g de muscade et 15 clous de girofle moulus. Étalez la pâte et la découpez. Déposez les biscuits sur une plaque (recouverte d’un papier sulfurisé.) Cuire 20 min. à 180 C.

Laissons ici Sainte Hildegarde conclure ce bref aperçu de sa science et de sa perspicacité :

« Quand le corps et l’âme fonctionnent en excellente harmonie, ils reçoivent la récompense suprême de la joie et de la santé. »

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