Les fleurs sauvages au service de notre santé

Sylvie Mireault, naturopathe-herboriste

 

Chaque année, nous espérons avec impatience le retour des fleurs, pour leur séduisante beauté, manifestation colorée de la douceur du printemps… Cependant, d’humbles fleurs sauvages nous offrent aussi d’autres promesses, grâce à leurs nombreuses propriétés médicinales… Par exemple, les fleurs de souci nous procurent une pommade antiseptique, antifongique et astringente, efficace pour soigner des blessures bénignes. Les fleurs sauvages possèdent beaucoup d’autres vertus, en voici quelques-unes :

La Reine-des-prés (Spiraea ulmaria) : en isolant l’acide acétylsalicylique de cette plante, on a fabriqué l’aspirine, dont l’appellation est inspirée du nom latin de la reine-des prés, soit « Spiraea ». On comprend le pouvoir analgésique de cette jolie reine que l’on recommande pour soulager les maux de tête, les rhumatismes et les douleurs articulaires. Les compresses, faites à partir d’une décoction des parties aériennes, aident à la cicatrisation des plaies et des ulcères…

La Pensée sauvage (Viola tricolor) : comme la Reine-des-prés, la Pensée sauvage contient de l’acide salicylique, dont l’activité anti-inflammatoire s’utilise en dermatologie et en rhumatologie. Elle entre dans le traitement de l’acné, de l’eczéma, de même que des rhumatismes et de la goutte.

Ces deux plantes sont toutefois contre-indiquées aux sujets allergiques à l’aspirine.

La Reine-des-prés (Spiraea ulmaria)

La Matricaire ou Camomille sauvage (Matricaria recutita) : les Grecs de l’Antiquité décrivaient son odeur particulière en parlant de « pomme de sol ». L’appellation matricaria désigne ses vertus régénératrices de la matrice, soulageant les douleurs menstruelles et les infections postnatales de l’utérus… La matricaire traite efficacement les spasmes digestifs, calme les coliques et les poussées dentaires des bébés. En crème ou pommade, elle est bénéfique contre les démangeaisons et les irritations de la peau. Cependant, de possibles réactions allergiques (dermatites de contact) seraient dues à ses lactones.  

Le Trèfle rouge (Trifolium pratense) : dépuratif sanguin et lymphatique, il entre dans la composition du thé amérindien connu sous le nom d’Essiac, avec l’oxalide, la bardane, le varech, l’orme rouge et le chardon des champs. On utilise le trèfle rouge pour soigner les affections cutanées comme les abcès, les kystes et les plaies infectées… Ses propriétés oestrogéniques permettent de soulager les troubles liés à la ménopause.

La Calendule ou Souci (Calendula officinalis) : emménagogue et régulateur, le souci s’utilise sous forme d’infusion, dans les cas d’aménorrhée et de dysménorrhée. Dépuratif et cicatrisant, le suc des fleurs contre les vomissements et les ulcérations, à raison de 2 c. à thé, 3 fois par jour. Les pommades à partir de fleurs fraîches, macérées dans un corps gras, s’utilisent pour soigner les affections de la peau, comme les crevasses, les petites plaies ou les piqûres d’insectes…

La Calendule ou Souci (Calendula officinalis)

Le Sureau noir (Sambucas nigra) : ses fleurs sont sudorifiques, diurétiques, dépuratives et galactogènes. L’infusion est indiquée en cas de bronchite, de rhumatismes et de fièvres éruptives, de même que pour tous les problèmes de peau…

Le Chèvrefeuille (Laponica jonicera) : ses fleurs agissent en cas de rhumes, de toux, de fièvres et de douleurs grippales.

Le Millepertuis (Hypericum perforatum) :  l’infusion des sommités fleuries séchées s’utilise pour traiter les manifestations dépressives légères et transitoires. Des interactions avec plusieurs médicaments ont toutefois été mises en évidence. On oublie parfois sa première vocation, soit son usage externe sous forme d’huile, comme adoucissant, antiprurigineux et anti-inflammatoire en cas d’affection dermatologique, de brûlures mineures, de contusions, de névralgies et de rhumatismes…

La Violette odorante (Viola odorata)

La Violette odorante (Viola odorata) : les fleurs riches en mucilages ont des propriétés émollientes, béchiques et pectorales. Elles sont utilisées sous forme d’infusion en cas de toux, de bronchites, de laryngites… Pour en faire un sirop, on utilise 100g de fleurs fraîches dans un litre d’eau. Ajouter 500g de sucre. Laisser macérer 12h et prendre 1c. à s. par jour.

On utilise aussi de nombreuses autres fleurs sauvages, comme par exemple, l’aubépine et le coquelicot pour traiter les troubles de l’excitabilité cardiaque et l’insomnie, la fleur de mauve contre la constipation et les coliques spasmodiques, celle du sureau noir et du tussilage soulageant les congestions. Les sommités fleuries de la verge d’or calment l’inflammation des voies urinaires, celles de l’épilobe à petites fleurs traitent les affections de la prostate…   

Vive les fleurs, gages d’espoir, de renouveau et de vitalité!   

@ L’Académie HerbHoliste 2023