Féérie et symbolisme du temps des fêtes
Sylvie Mireault, naturopathe-herboriste
En cette fin d’année, nous aimons souvent créer une ambiance féérique avec des décorations, comme les couronnes de Noël et les sapins illuminés à l’intérieur et à l’extérieur de nos maisons. Cela s’avère aussi une forme de luminothérapie pour contrer la grisaille et nous envelopper dans une ambiance de réjouissance. Pour réchauffer les cœurs, nous offrons nos meilleurs vœux à nos connaissances et nous festoyons avec les personnes qui nous sont chères.
Autour du solstice d’hiver, un ancien rite païen voulait qu’on honore un arbre, car ce dernier symbolisait la vie. On célébrait ainsi la renaissance du Soleil. Au XIe siècle, on décorait déjà des arbres, qu’on garnissait de pommes rouges, et on disait qu’il représentait l’arbre du paradis. Vers la fin du XIXe siècle, les Alsaciens quittent leurs provinces allemandes et instaurent la tradition du sapin de Noël illuminé. Cette tradition s’installe rapidement en Europe et en Amérique. Le sapin conservant sa verdeur toute l’année, il représente toujours le renouveau de la vie et le retour des jours qui s’allongent lentement mais sûrement à partir de Noël…
Bien sûr, les traditions et légendes concernent aussi les aliments, car la fête implique le festin et inclut des gourmandises comme le pain d’épices. Au Moyen-Âge, une friandise à base de miel, poivre et safran était servie à la fin du repas. On ajouta plus tard la mélasse, la farine, le gingembre et la cannelle, symbole de renouveau. Juste avant la cuisson de la pâte, on ajoute maintenant des épices variées : muscade, anis étoilé, clou de girofle, piment de la Jamaïque … En 1812, la popularité du célèbre biscuit s’intensifie avec la publication du conte Hansel et Gretel des frères Grimm. La fabrication de pain d’épices de formes variées (biscuits, figurines, maisons), de tradition allemande, allait devenir dans certains pays, aussi importantes que le sapin de Noël.
Parfois les traditions peuvent atteindre le délire dans les concours internationaux. Ainsi un maître queux new-yorkais aurait créé un village de 1500 maisons de pains d’épices entièrement comestibles. Il existe même des musées consacrés à l’histoire de la fabrication du pain d’épices, comme à Toruń en Pologne et à Gertwiller, en Alsace…
Plusieurs plantes médicinales semper virens (toujours vert) sont liées au symbolisme de Noël :
Le Sapin (Abies balsamea) gardant sa verdure en hiver est le symbole de Noël par excellence. Son HE énergisante est efficace contre le rhume et le nez qui coule…
Le Houx (Ilex aquifolium) : arbuste semper virens dont les feuilles et les baies servent de décors hivernaux. Les feuilles infusées combattent le rhume et la toux. Les baies rouges sont toxiques. Elles étaient supposées protéger du mal, d’où leur rôle dans le folklore de Noël.
Le Gui (Viscum album) : plante semper virens, dont les rameaux décoraient les foyers pour se souvenir que la vie persiste au plus froid de l’hiver… Cette plante semi-parasite, persiste toute l’année, mais se remarque surtout l’hiver, quand son hôte a perdu ses feuilles. C’est à cette période que la plante fructifie et dont les baies blanches attirent les oiseaux affamés. Le gui était vénéré par les druides, et fut ensuite intégré au rituel chrétien de Noël. Au 1er siècle, Pline l’Ancien mentionnait la collecte rituelle du gui sur un chêne sacré, pour soigner ensuite les problèmes de fertilité. Le rituel profane du baiser sous le gui pourrait en découler… Les rameaux, toxiques en quantité, peuvent servir de tonique cardiaque et d’hypotenseur. Mais notez que le gui est dangereux pour les enfants et peut être mortel pour les animaux domestiques…
L’Encens (Boswellia olibanum) : ses fumigations étaient offertes depuis l’antiquité pour honorer les divinités dans les cultes religieux, c’est le 2e cadeau présenté à l’enfant Jésus (le 1er étant l’or symbolisant le Roi des Rois). L’Encens rend la respiration plus profonde, prédisposant au calme et au recueillement. Son HE lutte contre la déprime, l’angoisse et la dépression…
La Myrrhe (Commiphora myrrha) : le récit biblique fait du 3e cadeau offert par les Mages (du persan « magis », sage, prêtre,) à l’enfant Jésus, un symbole d’humanité et de mortalité. À cette époque, elle servait lors de rites religieux et pour embaumer les morts. Son astringence réduit l’inflammation et les irritations cutanées, fortifie les gencives et feraient barrière aux infections…
Pourquoi de pas offrir à Noël sous le sapin, des biscuits de pain d’épices ou autres cadeaux de votre fabrication ? Mais le plus important présent restera votre présence bienveillante avec des êtres chers !
Joyeux temps des fêtes !
@ L’Académie HerbHoliste 2024